Gérard Blain

Cinéaste, acteur, France

Né en 1930, Gérard Blain débute au cinéma comme figurant. En 1956, il obtient le rôle du jeune premier dans le film de Julien Duvivier Voici le temps des assassins.

Mais ce sont surtout les réalisateurs de La Nouvelle Vague qui vont le faire tourner : Truffaut dans Les Mistons, Godard dans Charlotte et son Jules, Chabrol dans Le Beau Serge et Les Cousins. Acteur rebelle anticonformiste, il se lance lui-même dans la réalisation. Il écrit ses propres scénarios en s’inspirant largement de son vécu et de ses souvenirs d’une enfance et d’une adolescence douloureuses notamment dans le film Un enfant dans la foule réalisé en 1976. Gérard Blain est mort le 17 décembre 2000.

Blain (Gérard), acteur et cinéaste français (Paris 1930). Sa carrière commence dès 1943, par de la figuration, au cinéma (en particulier dans « les Enfants du Paradis ») et au théâtre (« Topaze », de Marcel Pagnol), mais il n’obtient ses premiers vrais rôles qu’en 1953 (« les Fruits sauvages », d’Hervé Bromberger et « Avant le déluge », d’André Cayatte). Son pre-mier film important, c’est « Voici le temps des assassins », de Julien Duvivier, aux côtés de Jean Gabin et de Danièle Delorme. En 1957, François Truffaut le choisit pour interprêter son premier film, « les Mistons ». Lamême année, il tourne pour la première fois en Italie : « les jeunes maris », de Mauro Bolognini. Son importance comme acteur se confirme avec les deux premiers films de Claude Chabrol, « le Beau Serge » (1958) et « les Cousins » (1959), tous deux avec Jean-Claude Brialy. En Italie, Carlo Lizzani en fait « le Bossu de Rome » (en 1960) puis le principal interprète de « l’Oro di Roma » (« Traqués par la gestapo », en 1961). Bientôt Hollywood l’appelle dans « Hatari » (1962), il est le « petit brun révolté et violent » que l’on retrouve de film en films dans Pieuvre de Hawks. La distribution est prestigieuse : John Wayne, Elsa Martinelli, Hardy Kruger, Red Buttons. Mais ce qui pourrait être pour Blain le « grand départ » dans la carrière le déçoit profondément. Lui-même déclare détester Hollywood, refuse le contrat de cinq ans qu’on lui propose et revient en Europe. Il tourne de moins en moins en France (« les Vierges », de Jean-Pierre Mocky, en 1962, « la soupe aux poulets » de Philippe Agostini en 1963, un peu en Italie, refait du théâtre. Mais son métier d’acteur le laisse insatisfait. « Je préfère », dit-il, « être metteur en scène qu’acteur ». En 1970, il passe de l’autre côté de la caméra avec « les Amis », un premier film bien accueilli par la critique qui salue son exigence et sa rigueur. On le rapproche de Bresson, un des cinéastes qu’il admire. Ayant été l’un des interprètes de Truffaut et de Chabrol, cer-tains n’hésitent pas à voir dans ses films la continuation de la « nouvelle vague ». Il s’en défend, affirmant de film en films une person-nalité particulièrement originale. Il va renon-cer presque entièrement à la carrière d’acteur pour se consacrer avant tout à la mise en scène. Il est toujours le scénariste de ses films. Dans « le Pélican », en 1973, il interprête le rôle principal : c’est la première et dernière fois qu’il apparaît dans une de ses oeuvres. En 1975, il réalise « un Enfant dans la foule » et, en 1977, « un Second souffle », avec Robert Stack et Anicée Alvina. Ces quelques films lui don-nent une place importante dans le cinéma français. « Le Rebelle », en 1980, confirme sa maîtrise, son courage dans le choix des sujets (l’homosexualité et un anarchisme non-intellectuel) et son souci d’indépendance. En 1976, Wim Wenders en a fait un des princi-paux interprètes de l’a Ami américain ». Au début des années 1980, il semble renouer avec son ancien métier d’acteur (« La Flambeuse » de Rachel Weinberg).
Dominique Rabourdin (Dictionnaire Larousse du cinéma)

Filmographie 1971 – Les Amis. 1973 – Le Pélican. 1975 – Un Enfant dans la foule. 1978 – Un second souffle. 1980 – Le Rebelle