Pasolini parcourt l’Inde, il interroge les ouvriers de Bombay, les paysans des campagnes, le secrétaire du Parti communiste de New Delhi, des intouchables, il scrute les paysages, les visages, afin d’aborder les deux problèmes essentiels de l’Inde, la religion et la faim, et de mettre à l’épreuve son regard et ses idées.
« Je suis allé aux Indes avec un sujet de film, l’histoire d’un maharadjah qui, selon une légende mythique hindoue, offre son corps aux tigres pour calmer leur faim. […] Aussi suis-je aller aux Indes mener une espèce d’enquête pour vérifier si cette idée était plausible ou non. Pour entendre des Hindous les plus différents […] si ce film pouvait être fait ou non. Il en est sorti un film qui a toujours cette trame : la trame demeure mais l’histoire reste justement comme une trame “qui doit se faire”. »
Pier Paolo Pasolini, Il Cinema in forma di poesia, Éd. Cinemazero