Charles mort ou vif

Alain Tanner

16mm (gonflé en 35mm) — noir et blanc — 1h32 — 1969

Scénario Alain Tanner Image Renato Berta Musique Jacques Olivier Son Paul Girard Montage Sylvia Bachmann Production Alain Tanner, Groupe 5 (Genève), Télévision suisse SSR Interprétation

François Simon, Marcel Robert, Marie-Claire Dufour, André Schmidt, Maya Simon

Charles est un film en trois temps. Premier temps : Charles-qui-ne-parle-pas. Charles paie de son silence cinquante ans de confort suisse. Ulcère à l’estomac, ulcère familial, petit vin blanc traître, tout cela parce que les mots n’étaient pas définitivement morts : ils grenouillent sous la surface tranquille. Deuxième temps : Charles-qui-parle. Dans le passé, les hommes s’adressaient à Dieu. Aujourd’hui, ils préfèrent de beaucoup parler à la télévision. L’audience est plus large, mais les risques sont plus difficiles à évaluer. Charles, un peu par hasard (mais était-ce un hasard ?) fait ses confessions aux téléspectateurs. Troisième temps : Charles-qui-a-parlé. Charles exorcisé. Charles qui disparaît. Il est irrécupérable : ne saute pas à l’eau qui veut. Le monde se démantibule. Il faut recourir au détective, à l’avocat, au psychiatre. Charles est à la fois libre et prisonnier. Il s’en va à la dérive. Malheur et bonheur. De son canot de sauvetage, il envoie quelques fusées. Paul, un garçon qui passait par là avec Adeline, les aperçoit.

Grand Prix Locarno 1969 – Grand Prix San Antonio 1970