« Cecilia Mangini demande à Pasolini de composer un commentaire. Le monde qu’elle filme, le poète, romancier et réalisateur le connaît bien : c’est celui des ragazzi di vita, ces gamins des borgate romaines, c’est-à-dire les zones périphériques de Rome, quartiers (sous-)prolétaires allant du bidonville aux HLM. […] La Canta met en effet en scène un monde qui reste en marge du miracle économique, mais la boue des fossés (la “marana” en dialecte romanesco) ne suscite aucun misérabilisme, au contraire : avec légèreté et humour, la réalisatrice ré-enchante les borgate et révèle l’inépuisable et antique joie de ces ragazzi di vita, “garçon de mauvaise vie”, peut-être, mais de vie, surtout. »
Anne-Violaine Houcke, « Avec Cecilia Mangini, l’Italie des marges chère à Pasolini », Centre Pompidou, 12 avril 2021