Filmer Catherine Breillat, c’est commencer par sentir ce lien organique qu’elle a tissé entre elle et ses personnages, entre elle et ses acteurs. Elle est cette vraie jeune fille dont on aura enfermé le corps parce qu’elle est femme et qui, dans une obstination rageuse jamais affaiblie par le temps, n’aura de cesse de vouloir se libérer.
De cette liberté arrachée, elle usera pour nous montrer ce qu’on ne veut pas voir. Parce que se regarder, c’est apprendre à se connaître.
D’Une vraie jeune fille à L’Été dernier, en passant par Romance ou Anatomie de l’enfer, son œuvre explore les endroits qui nous sont interdits, pour mieux questionner l’intimité, les rapports hommes / femmes, la quête en identification sexuelle. Ses acteurs nous révèlent leurs rapports avec celle pour qui la création est un moment de vie transcendantal, et sa vie l’objet de ses créations.
Suivre Catherine Breillat, c’est voir que sa parole d’il y a quarante ans est fidèle à celle d’aujourd’hui, que « ses histoires n’en sont qu’une : la sienne ».



