Note sur le service audiovisuel du Ministère de l’Agriculture

Marie-Claire Amblard

Dès 1929, on trouve trace écrite d’un «ser-vice du cinématographe agricole » au Minis-tère de l’Agriculture. Déjà, en 1922, «le cinématographe » était perçu par le Ministère comme pouvant « rendre les plus grands ser-vices dans l’enseignement et la vulgarisation agricoles ». C’est de cette époque que datent les 500 titres aujourd’hui conservés et remis en état par le Service audiovisuel du ministère et qui cons-tituent une richesse documentaire encore inexplorée à ce jour. Les films réalisés en 35 mm représentent des témoignages vivants d’une époque, du temps où l’on parlait de « propagande agricole ». La Révolte des betteraves (1930), film d’anima-tion Prospérité (1929), Peau de pêche (1928) de J.B. Levy et M.A. Epstein, L’Enfance à la terre (1925) se doivent d’être redécouverts. Aujourd’hui, les objectifs de cette cellule, outre la remise en état du patrimoine, sont triples : — Production, coproduction de films, prin-cipalement documentaires, qui rendent compte de l’évolution du monde rural con-temporain, et qui témoignent des progrès scientifiques, des changements socio-économiques, des évolutions des moeurs et des mentalités. Le service s’attache à privilégier le regard per-sonnel des réalisateurs sur les aspects dyna-miques et évolutifs du monde rural. La plus récente réussite fut sans doute La Part des choses réalisé par Bernard Dartigues en 1983 et qui obtint le Prix Georges Sadoul et le grand prix du Public au Festival de Belfort. Dimitri Kirsanoff, Robert Enrico, Jacques Doillon ont contribué à enrichir la collection de films de qualité. — Diffusion de films par le biais de la ciné-mathèque = 1200 titres de films, touchant à des domaines aussi variés que l’économie, la sociologie, le monde végétal et animal, sont diffusés quotidiennement dans toute la France et le service acquiert régulièrement des nouveaux titres qui viennent enrichir la col-lection, Farrebique de Georges Rouquier, Pather Panchali de Satyajit Ray, Notre pain quotidien de King Vidor, L’Homme qui plan-tait des arbres de Frédéric Back, God’s Country de Louis Malle, etc. composent un catalogue hétéroclite et riche à côté de films plus techniques et plus ciblés qui ont égale-ment leur place dans le fonds. — Participation à des manifestations, anima-tions, expositions photographiques qui per-mettent de faire connaître d’une part l’évolution du monde rural et de la vie des agriculteurs, d’autre part les films qui s’y rat-tachent et qui sont bien souvent des chefs-d’oeuvre. Festival d’Aurillac bien sûr, mais aussi participation au Festival d’Annecy, pro-jections de films au Musée d’Orsay, à la Vil-lette, collaboration à des éditions, organisation d’expositions, mise en place d’un concours de cinéma d’animation au sein de l’enseignement agricole, élaboration d’une banque de données télématique sur les collections.