Binka Zhelyazkova

Cinéaste, Bulgarie

« Même si Zhelyazkova a été accusée de formalisme par la censure socialiste, elle n’a jamais été obsédée par le style en soi. Pour elle, le cinéma a toujours été un moyen de communiquer ses considérations les plus urgentes et universelles sans tomber dans le sensationnel. Tant de cinéastes de l’ère socialiste ont également fait une carrière en distribuant des points de moralité dans un système binaire où tout se sépare en bien et mal – cela non plus n’intéressait pas du tout Zhelyazkova. L’apogée de ce mélange entre l’humaniste et le philosophique qui caractérise son cinéma ou, mieux encore, l’apogée du cinéma comme philosophie humaniste, sont probablement les deux documentaires qu’elle tourne dans la prison de Sliven, tous deux interdits bien sûr, car ils montrent le socialisme d’État au plus grotesque. Il ne s’agit pas seulement de tisser un puissant portrait d’une myriade de destins et de visages de femmes, elle essaie aussi de les aider dans les films et par ces films. La cohabitation du réel et de la mise en scène dans Lullaby (1981) et The Bright and Dark Sides of Things (1981) est saisissante, intense, problématisant la présence même de la caméra et des interventions artistiques dans un mode très contemporain. » Yoana Pavlova (critique de cinéma, fondatrice de Festivalists) 
et Eugénie Zvonkine (enseignante-chercheuse en cinéma à l’université Paris 8)

La vie s’écoule silencieusement Zhivotut si teche tiho (coréal. Hristo Ganev, 1957, sortie en 1988) – Nous étions jeunes A byahme mladi (1961) – Le Ballon Privarzaniyat balon (1967) – Leur dernière parole Poslednata duma (1973) – La Piscine Baseynat (1977) – Le Grand Bain de minuit Golyamoto noshtno kapane (1980) – Lullaby Nani-na (doc, 1981, sortie en 1990) – The Bright and Dark Sides of Things Lice i opuko (doc, 1981, sortie en 1990) – On the Roofs at Night Noshtem po pokrivite (TV, 1988)