Patrice Chéreau

Cinéaste, France

« J’ai été nourri du cinéma. J’ai été nourri de la Cinémathèque. Je n’allais pas au théâtre. J’allais voir des films, absolument tout. Je suis donc plein de cinéma et je l’ai transmis dans le théâtre que j’ai fait. […] Le cinéma a été mon école. […] Une des raisons pour lesquelles j’ai besoin de faire du cinéma, c’est aussi pour me rapprocher du visage des comédiens, [et] de souffrir même par moments de les voir si loin au théâtre. […] J’ai découvert que la caméra pouvait être un instrument magnifique pour suivre les comédiens, pour les poursuivre même. Elle peut décadrer un comédien et le mettre hors-champ. Elle peut provoquer des événements de montage. [Avec elle], pour la première fois, je me suis senti des ailes. » Patrice Chéreau, propos recueillis par Michel Ciment, « Projection privée », France Culture, 15 mai 1994

« On lui demandait souvent s’il était plutôt metteur en scène de théâtre, d’opéra ou réalisateur de cinéma. Il répondait toujours la même chose : “Je fais le même métier, mon métier est de raconter les histoires et c’est plus ambitieux que ça en a l’air.” […] On a souvent vu l’œuvre de Patrice comme une œuvre sombre. Je pense qu’en fait il y a derrière cette noirceur apparente un désir de vie, une frénésie même de vie absolument folle. Je crois que c’est une chose qui peut parler à un public d’aujourd’hui, notamment aux jeunes. » Clément Hervieu-Légier, acteur, metteur en scène, sociétaire et administrateur général de la Comédie-Française, 24 novembre 2024