Amine Bouhafa

Compositeur, France/Tunisie

Né en 1986, très jeune diplômé du Conservatoire national de musique de Tunis, Amine Bouhafa étudie l’harmonie et le contrepoint au Conservatoire de Paris. En équilibre sur une double culture franco-tunisienne qu’il revendique, il développe un style très personnel en se jouant des clichés de l’orientalisme. Il reçoit le César 2015 de la Meilleure Musique originale pour Timbuktu du réalisateur mauritanien Abderrahmane Sissako. Et élu la même année « Grand Prix France Musique – Sacem », il reçoit commande, en hommage aux victimes des attentats de novembre 2015 à Paris, d’une pièce de concert Tolérances & Interdits, créée en 2016 par l’Orchestre Philharmonique de Radio France. Sa carrière ainsi lancée, Amine Bouhafa multiplie les projets propres à exciter sa curiosité artistique. Il est notamment récompensé du Prix de la Meilleure Création Sonore au Certain Regard de Cannes 2017 pour la bande originale de La Belle et la Meute (2017) de Kaouther Ben Hania, et du Prix de la Meilleure Musique originale au Fifib de Bordeaux pour Gagarine (2020) de Fanny Liatard et Jérémy Trouilh. Cette reconnaissance de ses pairs et le succès critique qui l’accompagne ne le détournent pas d’autres « terrains de jeu » tels que les séries, qu’elles soient de fiction (Kindom of Fire, Le Monde de demain, Tapie), documentaires (Histoires d’une nation) ou d’animation (Les Aventures de Paddington).

Compositeur inspiré, travailleur passionné, multi-instrumentiste, Amine Bouhafa voyage dans les genres cinématographiques et musicaux, du classique aux musiques du monde, du film indépendant au film plus grand public, avec un talent qui, sans jamais se soumettre, se met au service amoureux de l’image.

« J’aime servir ou être associé à ce genre de cinéma [les films engagés]. Mes choix de films et de collaborations doivent me toucher, m’inspirer. Comment la musique sert-elle ce propos ? Elle parle à une partie du cerveau qui ne sert pas à analyser directement les faits. C’est la différence avec l’image. Je ne travaille pas pour l’intelligence cérébrale mais pour l’intelligence émotionnelle. […]. Il faut se laisser guider à la fois par le metteur en scène et le film. Parfois, celui-ci échappe à tout le monde… et l’une des meilleures façons de l’apprivoiser est de se nourrir des lumières, des couleurs, des mouvements de caméra… Il vaut mieux être dans l’évocation que dans la démonstration frontale. Je déteste quand la musique se dissimule derrière des facilités. J’aime quand elle ose des choses différentes. » Amine Bouhafa, CNC, 13 octobre 2022

Filmographie sélective, longs métrages VIVRE ICI MOHAMED ZRAN (2009) – DÉGAGE ! MOHAMED ZRAN (2012) – TIMBUKTU ABDERRAHMANE SISSAKO (2014) – LILIA MOHAMED ZRAN (2015) – HALAL LOVE ASSAD FOULADKAR (2015) – O KA SOULEYMANE CISSÉ (2015) – LOOKING FOR OUM KULTHUM SHIRIN NESHAT (2016) – LA BELLE ET LA MEUTE KAOUTHER BEN HANIA (2017) – AMIN PHILIPPE FAUCON (2017) – GUN SHOT KARIM EL CHENNAWI (2018) – CASABLANCA PETER MIMI (2019) – LE MIRACLE DU SAINT INCONNU ALAEDDINE ALJAM (2019) – UN FILS MEHDI BARSAOUI (2019) – TU MOURRAS À VINGT ANS AMJAD ABU ALALA (2019) – PLACE DES VICTOIRES YOANN GUILLOUZOUIC (2019) – LE DERNIER POUMON DU MONDE YAMINA BENGUIGUI (2019) – GAGARINE FANNY LIATARD, JÉRÉMY TROUILH (2020) – LE SOMMET DES DIEUX PATRICK IMBERT (2021) – LES HARKIS PHILIPPE FAUCON (2022) – SOUS LES FIGUES ERIGE SEHIRI (2022) – NOS FRANGINS RACHID BOUCHAREB (2022) – UN HOMME HEUREUX TRISTAN SÉGUÉLA (2023) – LE TEMPS D’AIMER KATELL QUILLÉVÉRÉ (2023) – LES FILLES D’OLFA KAOUTHER BEN HANIA (2023) – ANIMALIA SOFIA ALAOUI (2023) – BYE BYE TIBÉRIADE LINA SOUALEM (2024) – MOTEL DESTINO KARIM AÏNOUZ (2024) – LA PRISONNIÈRE DE BORDEAUX PATRICIA MAZUY (2024)