Vol au-dessus d’un nid de coucou

Milos Forman

États-Unis — 1975 — 2h10 — 35mm — couleur

Titre original One Flew Over the Cuckoo's Nest Scénario Lawrence Hauben, Bo Goldman, d’après le roman de Ken Kesey Image Haskell Wexler Musique Jack Nitzsche Montage Lynzee Klingman, Sheldon Kahn Décors Paul Sylbert Son Lauwrence Jost, Mark Berger Production Fantasy Films Interprétation Jack Nicholson, Louise Fletcher, William Redfield, Brad Dourif, Will Sampson, Danny DeVito, William Duell, Sydney Lassick Source Splendor Films

Randle McMurphy, prisonnier, décide de feindre la folie afin d’être transféré dans un hôpital psychiatrique pour y purger une peine, croit-il, moins difficile. Son exubérance et son franc-parler en font rapidement un leader parmi les pensionnaires de l’asile. Par contre, l’infirmière principale, ne l’entend pas de cette oreille et McMurphy tente de lutter contre le pouvoir abusif exercé par elle et le personnel.

« Deuxième film réalisé aux États-Unis par Milos Forman, Vol au-dessus d’un nid de coucou est tiré du best-seller américain de Ken Kesey. L’adaptation de Forman et de ses scénaristes élargit la fable développée dans le livre, voyage psychédélique qui servait de symbole à une critique de la civilisation occidentale, telle qu’on la contestait à la fin des années 1960. La grande majorité du public européen, qui a fait un triomphe justifié au film, n’y a entrevu néanmoins que l’une de ses multiples significations : la stigmatisation du goulag. Le film, comme le roman, plonge ses racines dans l’histoire des États-Unis et de ses mythes fondateurs. Si la clinique psychiatrique est le microcosme emblématique de tous les goulags et des régimes totalitaires qui les sécrètent, elle est aussi l’image symbolique de l’aboutissement d’une civilisation américaine déviante, qui a trahi les principes éthiques de ses origines pour nier, en l’oubliant, le génocide sur lequel elle s’est édifiée et, corrélativement, a refoulé le sauvage dont elle redoute le retour en son sein… Film satirique, violemment corrosif, servi par une interprétation inspirée et survoltée, dominée par Jack Nicholson et Louise Fletcher, Vol au-dessus d’un nid de coucou laisse apparaître un thème obsessionnel, dont on retrouvera les avatars dans les productions ultérieures de Milos Forman : celui du Liebestod (la mort d’amour). »

Michel Sineux, Dictionnaire Larousse