Edda Barends, Nelly Frijda, Henriëtte Tol, Cox Habbema, Eddie Brugman
L’histoire de trois femmes ordinaires, qui assassinent le gérant d’une boutique de prêt-à-porter. Pour le procès, une psychiatre est amenée à leur parler. En cherchant à comprendre leur geste, elle s’identifie peu à peu à elles. Pour finir par se rendre compte que cet acte est l’expression d’une rage silencieuse et le symbole d’un malaise social entre femmes et hommes, alimenté par des années d’offenses et d’humiliations quotidiennes.
Grand Prix Festival de Films de Femmes Créteil 1982
« La cinéphilie mainstream ne fut pas tendre avec Gorris, depuis ses débuts fracassants mais trop offensifs donc offensants, avec le fordo- fassbinderien [Le] Silence autour de Christine M. : la franchise totale de ce cinéma étant de se prononcer ouvertement contre les hommes, contre ce qu’on appelait déjà patriarcat, pour une sororité extensive et – le plus scandaleux – complètement intériorisée. Chez Marleen Gorris, les femmes sont liées entre elles par une intelligence proche de l’affinité, liguées contre l’autorité de l’Église et de la société de classes (c’est un cinéma féministe marxiste), contre la bourgeoisie maritale ou familiale. La mise en scène déroule cet emprisonnement des femmes, au travail ou au foyer, avant la cellule de prison qui ne les dépayse pas. »
Camille Nevers, Libération, 5 mars 2025