Messidor

Alain Tanner

35mm — couleurs — 2 h — 1978

Scénario Alain Tanner Image Renato Berta Musique Arié Dzierlatka Son Pierre Gamet Montage Brigitte Sousselier Production Citel Films (Yves Gasser, Yves Peyrot), Télévision suisse SSR, Action Films, Gaumont (Paris) Interprétation

Clémentine Amouroux, Catherine Rétoré

Jeanne est étudiante, Marie vendeuse. C’est en faisant de l’auto-stop à quelques mètres l’une de l’autre sur le bord d’une même route qu’elles font connaissance lorsqu’un conducteur les prend à bord. Mais la conversation tourne à l’aigre et le vénérable bourgeois fait descendre les deux impertinentes en pleine campagne. L’envie leur prend alors de se balader plutôt que de poursuivre la route ; et, le soir venu, même si elles sont tout près du domicile de Marie, elles décident de dormir à la belle étoile. La journée du lendemain est encore plus belle : dans l’herbe, au bord d’une rivière. Le soir, il leur reste de l’argent, elles dorment à l’hôtel. Et les jours suivants, la vadrouille continue avec ses dangers — deux automobilistes essaient de violer Jeanne, Marie en assomme un avec une grosse pierre — et sa détermination de plus en plus grande de ne pas « rentrer sagement à la maison ». Bientôt elles n’ont plus d’argent, mais par contre dérobent un revolver dans la boîte à gants d’un militaire ; il leur sert à impressionner les épicières et les paysans, dont elles utilisent l’étable pour dormir. Alors leur signalement est diffusé par la TV sous forme d’un jeu policier invitant la population à jouer les détectives. Heureusement Jeanne et Marie n’ont pas toujours besoin d’exhiber le revolver pour s’en tirer : elles rencontrent aussi souvent des jeunes qui, par solidarité ou parce qu’ils ne regardent pas la télévision, les aident. Elles parcourent ainsi tout le pays, des hautes montagnes aux grandes villes, multipliant les rencontres et les petits larcins. Elles ont tellement faim. Parfois aussi, il y a des crises, de plus en plus nombreuses : elles manquent de se séparer, se rabibochent, mais la lassitude s’implante de plus en plus. Un jour, dans un des multiples cafés où elles dévorent un petit déjeuner qu’elles ne paieront pas, elles croient qu’un homme les a reconnues et a téléphoné au commissariat ; elles l’abattent en entendant les policiers approcher. En fait, c’est le tenancier de l’auberge qui les a dénoncées.

Grand Prix Lama d’or Lima 1980