Nacho Martinez, Antonio Banderas, Assumpta Serna, Carmen Maura, Julieta Serrano, Chus Lampreave
Diego, un matador prématurément retraité et reconverti en professeur de tauromachie car, pour lui, « arrêter de tuer, c’est arrêter de vivre ». Ángel, l’un de ses élèves, victime de l’autoritarisme d’une mère fanatique de l’Opus Dei. Maria, une avocate en criminologie qui tue ses partenaires sexuels comme Diego ses taureaux. Et la mannequin Eva, la petite amie de Diego. Une enquête policière va progressivement créer des liens entre ces quatre personnages qui continuellement se croisent ou s’affrontent. Jusqu’à la mort.
« Pedro Almodóvar s’adresse à la tête et aux organes génitaux de son public. Mais de manière encore plus spectaculaire, il vise leur cœur ; son cinéma se nourrit avant tout des sentiments des personnages. Par le biais d’une certaine naïveté événementielle, ses scénarios renouent avec le roman-photo […]. En même temps – et c’est là tout le charme de ces histoires – le cinéaste prend du recul avec tous les clichés qu’il modernise en poussant les situations à l’extrême. […] Ainsi en va-t-il du cinéma d’Almodóvar, cachant un cœur gros comme ça derrière son jeu avec les clichés dans un travestissement dont il n’est jamais dupe. […] Dans ce film, [Almodóvar] est parvenu à évoquer des sensations aussi physiques que l’atmosphère moite d’une soirée estivale ou la fraîcheur d’un jet d’eau dirigé sur un corps en sueur. Pour réussir pareilles séquences, un bon scénario et des acteurs excellents ne suffisent pas, il faut surtout le talent d’un grand metteur en scène. »
Philippe Rouyer, Positif, mai 1988