De 2013 à 2015, suite à la révolution syrienne, le régime de Bachar AlAssad assiège le quartier de Yarmouk, dans la banlieue de Damas, le plus grand camp de réfugiés palestiniens au monde, créé dans les années 1950 à la suite de la première guerre israélopalestinienne. Yarmouk se retrouve alors isolé et le réalisateur témoigne des privations quotidiennes, tout en rendant hommage au courage des enfants et des habitants du quartier. Une population désormais otage de ce qui va se révéler être un piège atroce, puisque s’organise, au milieu de la guerre civile syrienne et en l’absence de tout ravitaillement, son agonie.
Prix Ulysse Cinemed Montpellier 2021
« Le film est conçu non pas comme une enquête journalistique mais comme un journal intime, une méditation sur l’expérience humaine du siège. Il reconstitue une mémoire en voie de perdition […] et restaure un récit de résistance […]. Impossible de ne pas ressortir de Little Palestine avec un étrange sentiment de culpabilité du spectateur occidental vivant sur fond de paix et d’opulence et qui peut s’offrir le luxe d’apprécier une réalité désespérée sur un écran de cinéma. […] Sans doute toute la beauté de Little Palestine se loge dans cette réversibilité des images, qui disent le désespoir non négociable, le futur inexistant et l’arbitraire du présent, mais aussi la vie qui insiste et désobéit à ce paysage de mort, [et] refleurit dans le dos de la désolation. »
Benjamin Barthe & Murielle Joudet, Le Monde, janvier 2022