Christiane Lévesque, Nicole Scant, Michel Chénier, Roland Pelletier, Claire Nault
Deux sœurs, pour briser l’isolement de la campagne, décident de partir pour la ville. L’une pour terminer des études qu’elle avait interrompues quelques années auparavant, l’autre pour se trouver un emploi et ainsi pouvoir se payer un voyage en Amérique du Sud. Christiane ne pourra pas se réintégrer au milieu étudiant : tout semble trop emmuré pour pouvoir bouger. L’institution ne peut reprendre la relève de l’école de la vie. Elle quittera le Cegep pour suivre une militante dans sa démarche : là, à travers la lutte que mènent les ouvriers, l’espoir de vivre pleinement lui apparaît plus plausible. Nicole, après une tentative comme « waitress », trouve un emploi comme réceptionniste. Elle ne cherche pas à s’impliquer quelque part. L’isolement qu’elle espérait briser en quittant la campagne sera toujours son décor, même dans des milieux comme la commune où tout semble en effervescence. Ses idées de voyage serviront, encore une fois, à espérer briser cet isolement. Finalement, le film dépeint la dichotomie entre « le devoir de s’impliquer pour changer quelque chose, pour améliorer son sort », et « la croyance que l’implication est inutile puisque de toute façon, on n’y peut rien » ! L’espoir et la fatalité : l’espoir à travers ces accidentés du travail qui, devant un avenir brisé par les maladies industrielles, décident de revendiquer leurs droits et, en parallèle, ces jeunes qui ont soi-disant de l’avenir mais qui, devant l’insécurité de cet avenir, deviennent fatalistes. Et cela, à travers un hiver bleu parmi tant d’autres.
Prix de la Critique québecoise 1980