Fargo

Joel Coën, Ethan Coën

États-Unis — fiction — 1996 — 1h38 — couleur — vostf

Scénario Joël Coen, Ethan Coen Image Roger Deakins Musique Carter Burwell Montage Joël Coen, Ethan Coen Production Gramercy Pictures, Polygram Filmed Entertainment Source Ciné Sorbonne Interprétation

Frances McDormand, William H. Macy, Steve Buscemi, Peter Stormare, Harve Presnell, John Carroll Lynch

Un vendeur de voitures d’occasion endetté fait enlever sa femme par deux petites frappes afin de toucher la rançon qui sera versée par son richissime beau-père. Mais le plan ne va pas résister longtemps à l’épreuve des faits et au flair d’une policière enceinte…

« Même si le choix d’une plastique burlesque tend à nous le faire oublier, Fargo s’appuie sur une matérialité. C’est aussi un documentaire sur l’enfermement. Les Coen ont beau traiter l’espace comme une abstraction propice à tous les délires, sa blancheur infinie rappelle celle des murs d’une prison. Prisonniers d’un lieu sans limites, où la ligne d’horizon n’existe pas puisque le ciel et la terre se confondent dans une même blancheur aveuglante, les individus doivent inventer des repères, souiller la neige comme on corne la page d’un livre pour s’y retrouver. Alors le blanc se tache de rouge, de rouge sang. Le sang des cadavres qui resteront comme autant de bornes milliaires, de chapitres d’une histoire humaine en train de s’écrire péniblement, au milieu d’un univers encore immaculé. »

Frédéric Bonnaud, Les Inrockuptibles, 4 septembre 1996