À l’écart du monde, dans une cabane bricolée, s’organise la vie de Martin. Entouré d’une forêt d’épinettes et de carcasses de ferrailles, cet indomptable solitaire se rafistole une nouvelle existence en compagnie de sa meute de chats. La disparition de Junior, l’un de ses félins, bouleverse son quotidien et fait surgir en lui les réminiscences du passé. Composé de fragments de vie et de confessions fragiles, le film nous plonge aux confins d’un territoire et d’une nature humaine d’une beauté âpre. Guidé par un cinéma d’incursion quasi totale, il explore les thèmes du deuil et de l’affranchissement, tout en questionnant notre rapport à la marginalité.
« Si Apprendre de Claire Simon évoque le vivre ensemble, Des chats sauvages de Steve Patry est celui du vivre en marge. Ici, nous sommes en pleine forêt boréale et chargée de neige où Martin vit dans une cabane de fortune, en retrait de la société. Ses chats, nombreux, forment sa famille. Plus encore, sa raison de vivre. Avec une économie de mots et une sincérité désarmante, Martin raconte combien ses chats lui ont sauvé la vie. Ça ne veut pas dire que cet homme ne parle pas aux humains. Quelques rares amis l’entourent. Comme dans ses films précédents, Steve Patry tourne sa caméra sans jugement envers des êtres très fragiles. »
André Duchesne, La Presse, 14 novembre 2024