« Depuis quarante ans, je collectionne les articles du monde entier sur Isabelle Adjani, couvertures, pages et photos que je découpe et colle dans de grands cahiers. Au cahier n° 42, mon œil de réalisateur ose enfin se pencher sur cette collection de fan, devenue peu à peu secrète… Histoires d’objets, de collectionneurs, de famille et de temps : une vie partagée avec une star en photos. »
Lauréat de la bourse d’aide à l’écriture Brouillon d’un rêve de la Scam
« Sur mes couvertures de magazine, il y a des photos de presse et des photos de film. Sur les photos de films, je la découvre dans une scène. Elle est prise dans une action. Elle rit, elle pleure, quelque chose se passe hors-champ, mais qui ne me concerne pas. C’est une image du passé, presque une archive. Je suis témoin de ce qu’elle traverse. Sur les photos de presse, c’est très différent, ses yeux fixent l’objectif. Moi. Il n’y a que nous. Ce qui se passe autour de nous ne joue pas, chaque fois que je trouve un magazine, je croise son regard. Elle me regarde, ses yeux m’appellent. Est-ce qu’à chaque fois que je cherche une revue, je cherche un regard à partager ? […] À chaque fois que je doutais du film, je me disais que la réponse était quelque part dans mes cahiers. Je voulais qu’on sente toujours le papier des photos, l’impression, la main. Rester toujours au contact. J’ai fini par comprendre que le temps était l’ami du film (répétition, rencontres, disparitions, enfance, mémoire). À la manière dont j’ai toujours collé mes images d’Isabelle Adjani : dans l’ordre où je les trouvais et sans tenir compte d’une autre chronologie. »
Cyril Brody


