Andrey Koulev, Chasseur de cerf-volant

Theodore Ushev (cinéaste d’animation canadien d’origine bulgare, accueilli au Fema en 2018)

La situation de la Bulgarie post-communiste n’était pas des plus favorables au développement de l’animation. Autrefois enfant chérie de la culture socialiste, soigneusement élevée comme une «vitrine» du régime totalitaire, après 1989, elle s’est avérée être une orpheline, une enfant inutile laissée à elle-même.

Andrey Koulev a développé et réalisé des films dans cet environnement. Ce n’était pas facile pour lui. Issu d’une famille totalement cinématographiqueil est le petit-fils de la cinéaste bulgare Binka Zhelyazkova à laquelle le Fema consacre cette année une rétrospective –, avec tout le bagage que porte un tel héritage, il s’est lancé dans cette tâche difficile, en utilisant ce qu’il avait en abondance: un goût impeccable et une sophistication artistique.

Andrey n’est qu’un artiste. Dans tout ce qu’il fait.

Andrey libère des cerfs-volants. Au propre comme au figuré. Il prépare soigneusement le cerf-volant, utilisant son talent d’artiste et son intuition.

Nouer la ficelle et légèrement desserrer le fil. Le vent fait le reste.

Et il aime et regarde le vol. Il y a du calme bouddhiste et le chaos balkanique dans sa contemplation.

Et le vent n’est-il pas la plus grande source d’inspiration, qu’il s’agisse d’un ballon attaché ou d’un petit cerf-volant coloré?