Exposition autour des frères Prévert

Jacques Prévert dans les fonds de l’Ina Jacques Prévert est présent sur les ondes de la radio publique française de la fin des années 1940 jusqu’en 1974. Il parle de l’enfance qui le fascine, de Paris, du bonheur, mais aussi de la difficulté de parler de la poésie qu’il préfère dire, lire, réciter, qu’elle soit de lui ou d’autres. Si les traces des interventions de Jacques Prévert sont nombreuses, celles qui concernent son œuvre le sont plus encore. Ses textes sont repris ou chantés par les plus grands noms du music-hall de l’après-guerre (Pierre Brasseur, Marianne Oswald, Yves Montand, Juliette Gréco, Serge Reggiani, Suzy Solidor, Roger Blin…) parfois accompagnés au piano par Joseph Kosma, mis en musique par des orchestres. Certains sont adaptés pour la radio: Les Visiteurs du Soir en 1945 et en 1959, Bonne nuit capitaine en 1948, Le Métro fantôme en 1951. Comme à la radio, la présence de Jacques Prévert à la télévision publique est importante et régulière jusqu’en 1977. À l’occasion de l’édition en 1955 du recueil de poèmes La Pluie et le beau temps, le magazine littéraire Lectures pour tous, en la personne de Pierre Dumayet, rend visite au poète qui offrira aux rares téléspectateurs de l’époque – comme un premier cadeau qui se répétera – la lecture de quelques-uns de ses poèmes. De ce jour où il apparaît pour la première fois à l’image, il participera à de nombreuses émissions et reportages. Il y parlera poésie, cinéma, photographie, etc. et témoignera de la vie intellectuelle, artistique, politique de la première moitié du XXe siècle. En 1970, toujours avec Pierre Dumayet, il apostrophera même la télévision en s’adressant aux téléspectateurs droit dans l’œil de la caméra et en s’interrogeant sur la « liberté plutôt restreinte » de ce média grandissant.

Joëlle Olivier / Ina-Sdec / mai 2009

Commissariat exposition : N. T. Binh

La Fondation Jérôme Seydoux – Pathé a pour but de sauvegarder et promouvoir le patrimoine culturel attaché à Pathé et à l’activité cinématographique constituant son environnement. Créé en 1896, premier groupe cinématographique mondial jusqu’à la guerre 1914-1918, Pathé a toujours joué un rôle de premier plan. Au cours de sa longue histoire, la société a constitué une importante collection d’affiches, de photos, de caméras et projecteurs, de matériel promotionnel et de documents. Au firmament de Pathé, un des films les plus connus et plus aimés du cinéma français: Les Enfants du paradis. Sortie à la Libération, cette gigantesque production, qui est restée présentée plus d’un an en exclusivité, a fait l’objet d’une importante publicité dont la fondation conserve aujourd’hui l’éclat, depuis les photographies, les synopsis, jusqu’aux nombreuses affiches. D’autres films encore témoignent de la collaboration entre Jacques Prévert et Pathé, parmi lesquels Drôle de drame, Adieu Léonard, Voyage Surprise. La Fondation Jérôme Seydoux – Pathé est heureuse d’apporter son concours à l’exposition du Festival de La Rochelle, et elle remercie en particulier son commissaire N.T. Binh de présenter une partie du matériel de ces films.

N.T Binh, commissaire de l’exposition Prévert / in charge of the Prévert exhibition (02/07/09)

Le Festival tient à remercier tout particulièrement Catherine Prévert, Daniel Vogel, Eugénie Bachelot-Prévert et N. T. Binh grâce auquel cette rétrospective ainsi que l’exposition ont pu exister.