Le Festival La Rochelle Cinéma remercie l’Ambassade de France au Mali pour la participation de :

Djénèbou SIDIBÉ

Diplômée en Multimédia au Conservatoire des Arts et Métiers Multimédia Balla Fasséké Kouyaté (CAMM BFK), Djénèbou Sidibé est réalisatrice, scénariste et photographe.

Fondatrice du club des lecteurs à l’Institut français du Mali, elle se distingue en tant que slameuse et lectrice publique. Dès 2010, elle remporte le concours de lecture vivante des 10 mots de la francophonie.

À l’âge de 15 ans, elle réalise son premier court métrage sur le thème de l’éducation des filles avec la Fémis et le Groupe Walaha. Engagée dans la défense des droits des enfants, Djénèbou Sidibé œuvre activement à la promotion de l’éducation des filles dans les zones conflictuelles et d’orpaillage au Mali, exploitant ses compétences en numérique pour produire des films et organiser des événements artistiques en ce sens.

Reconnue pour son expertise en questions communautaires et actions socioculturelles, elle dirige le programme de Marketing Territorial Mali du Groupe Walaha, visant à transformer les jeunes en acteurs de changement. Elle est de surcroît chargée de programme du Festival de cinéma et musique AG’NA.


Filmographie


SES TEXTES

Pour moi, le Festival La Rochelle Cinéma représente une convergence unique de cultures. C’est un espace où le cinéma devient un langage universel, transcendant les barrières et rapprochant les cœurs. C’est une plateforme où chaque film projeté et chaque rencontre vécue permet une compréhension du monde et de nous-mêmes. Le Festival incarne le pouvoir du cinéma à créer des liens inspirants et à transformer des vies. Alors, pouvez-vous s’il vous plaît, partager avec moi ce que le Festival La Rochelle Cinéma représente pour vous lorsque vous aurez fini de me lire ou peut-être un jour après avoir regardé ce film…

La Rochelle Cinéma : Un Scénario de Beauté et d’Humanité

par Djénèbou SIDIBÉ

[SCÈNE 1 : L’ARRIVÉE] 

EXT. LA ROCHELLE – JOUR

La caméra survole les toits en tuiles rouges de La Rochelle, capturant la beauté intemporelle de cette ville portuaire. Les rues pavées serpentent entre des bâtiments historiques, menant jusqu’au majestueux Vieux Port où les mâts des bateaux dansent doucement sous le souffle du vent.

VOIX OFF
La Rochelle, une ville où chaque pierre murmure les histoires du passé, accueille le monde entier pour une célébration unique du cinéma.

[SCÈNE 2 : LE FESTIVAL]

INT. CINÉMA LA COURSIVE – JOUR

Des spectateurs entrent dans la salle obscure. L’écran s’illumine, projetant des histoires venues des quatre coins du monde. Les visages des spectateurs reflètent une mosaïque d’émotions : rire, larmes, émerveillement.

VOIX OFF
Le Festival La Rochelle Cinéma n’est pas seulement un événement. C’est un voyage à travers le temps et les cultures, une immersion totale dans l’univers du septième art.

[SCÈNE 3 : LA VILLE ET LE PATRIMOINE]

EXT. TOUR DE LA LANTERNE – SOIR

La lumière dorée du crépuscule baigne les tours médiévales, les remparts et les églises. Des visiteurs se promènent, éblouis par la magnificence de l’architecture.

VOIX OFF
Chaque projection est une invitation à découvrir La Rochelle, à se perdre dans ses ruelles chargées d’histoire et à ressentir l’âme de cette ville où passé et présent s’entrelacent harmonieusement.

[SCÈNE 4 : L’ENGAGEMENT SOCIAL]

INT. CENTRE PÉNITENTIAIRE – JOUR

Des détenus, attentifs, regardent un film projeté sur un écran blanc improvisé. Leur visage, d’abord fermés, s’ouvrent progressivement à l’émotion et à la réflexion. Un cinéaste discute avec eux, échanges passionnés sur l’art et la rédemption.

VOIX OFF
Le Festival de La Rochelle Cinéma transcende les murs, brisant les chaînes de l’exclusion. Par l’art, il ouvre des fenêtres sur le monde même là où règne l’obscurité, offrant espoir et réconfort aux cœurs les plus isolés.

[SCÈNE 5 : CULTURELAB]

INT. SALLE DE PROJECTION – JOUR

Des jeunes venus des quatre coins du globe sont rassemblés, absorbés par la projection d’un film. Entre les séances, ils participent à des ateliers de critique d’art, partageant leurs perspectives et apprenant les uns des autres.

VOIX OFF
Pour moi, le dispositif CultureLab est une aventure extraordinaire. Être entouré de jeunes du monde entier, découvrir ensemble les classiques du cinéma et apprendre à critiquer l’art nous unit dans une quête commune de compréhension et d’expression.

[SCÈNE 6 : RENCONTRES ET DÉCOUVERTES]

INT. FOYER DU FESTIVAL – JOUR

Des participants discutent avec des figures emblématiques de l’industrie cinématographique. L’émerveillement et l’inspiration brillent dans leurs yeux alors qu’ils échangent avec des réalisateurs, des acteurs et des producteurs renommés.

VOIX OFF
Grâce à ce festival, j’ai eu l’opportunité de rencontrer des femmes et des hommes influents de l’industrie cinématographique, d’assister à des projections de grands classiques, et d’élargir mes horizons culturels et professionnels.

[SCÈNE 7 : FIN IMAGINAIRE]

EXT. VIEUX PORT – NUIT

La caméra recule lentement, laissant voir les lumières scintillantes du port et les visages souriants des participants. Des feux d’artifice éclatent dans le ciel, reflet d’une célébration collective. Mais en réalité ce n’est que le début.

FADE OUT.

THE END.

VOIX OFF
Et alors que les lumières s’éteignent et que le rideau tombe, les souvenirs du Festival restent gravés dans nos cœurs. Le Fema est plus qu’un festival – c’est une célébration de la beauté, du patrimoine et de l’humanité, une expérience enrichissante qui m’a transformée.


Critique de Comme le feu de Philippe Lesage, écrite dans le cadre du Concours de la jeune critique Europe Québec

Une immersion dans la complexité des émotions adolescentes.

Avec Comme le feu, Philippe Lesage nous plonge dans un drame où la frontière entre l’adolescence et l’âge adulte se dissout dans un tourbillon d’émotions contradictoires et de relations toxiques. Dès les premières images, le réalisateur québécois nous transporte dans une nature majestueuse mais isolée, toile de fond idéale pour des interactions humaines intenses et douloureuses.

Le film suit Jeff, un adolescent de 17 ans interprété avec justesse par Noah Parker, qui rejoint son meilleur ami Max et sa famille pour un séjour dans un chalet reculé. L’invitation, orchestrée par le charismatique Blake Cadieux (Arieh Worthalter), cinéaste admiré par Jeff, devient rapidement le théâtre d’une désillusion profonde. Jeff, secrètement amoureux d’Aliocha, la sœur de Max, voit ses idéaux se heurter à la réalité crue des comportements adultes.

Lesage excelle à capter ces moments de tension subtile, où chaque regard et chaque geste trahit des sentiments tus. La nature omniprésente, filmée par Balthazar Lab, joue un rôle essentiel, créant un contraste saisissant entre l’immensité des paysages et l’étroitesse des relations humaines. Les dîners, scènes centrales du film, deviennent des microcosmes où se jouent des drames intérieurs, rappelant par moments l’acuité des descriptions de Bergman.

Les performances des acteurs sont remarquables. Aurélia Arandi-Longpré, en Aliocha, dépeint avec sensibilité la complexité des sentiments adolescents, tandis que Worthalter incarne à merveille le mentor désabusé, dont l’aura magnétique dissimule des failles profondes.

Comme le feu se distingue par sa capacité à tisser une toile narrative dense, sans tomber dans le manichéisme. Lesage nous montre des personnages profondément humains, tiraillés entre aspirations et réalités, dans une fresque où l’adolescence est à la fois un âge d’innocence et de prise de conscience brutale.

Avec Comme le feu, Philippe Lesage signe une œuvre majeure de 2024, une exploration poignante et sincère des affres de l’adolescence, magnifiée par une mise en scène rigoureuse et une direction d’acteurs exemplaire. Un film intime et universel, qui confirme le talent de son réalisateur à sonder les profondeurs de l’âme humaine.