Sandrine Bonnaire

Actrice, réalisatrice, France

Septième d’une famille de onze enfants, Sandrine Bonnaire débute en 1982 comme figurante dans La Boum et Les Sous-doués en vacances.

Alors qu’elle accompagne sa soeur à un casting, elle est choisie par Maurice Pialat pour un projet qui n’aboutira pas, Les Meurtrières. Mais le cinéaste en fait l’héroïne du film auquel il songe depuis dix ans, A nos amours, portrait d’une ado éprise de liberté.

Par l’intensité qui se dégage de son jeu spontané, Sandrine Bonnaire fait, à 16 ans, une irruption spectaculaire dans le cinéma français, saluée par un César du Meilleur jeunne espoir en 1984. La comédienne entretiendra avec Pialat des rapports passionnels, refusant le rôle principal de Police, dans lequel elle apparaît néanmoins, puis incarnant en 1987 Mouchette dans Sous le soleil de Satan, le film dont elle se dit le plus fière.

La jeune actrice trouve d’autres rôles très forts auprès de cinéastes exigeants : clocharde dans Sans toit ni loi d’Agnès Varda -composition qui lui vaut un César de la Meilleure actrice en 1986-, Captive du desert en 1989 pour Raymond Depardon, Jeanne d’Arc en 1992 chez Jacques Rivette (qu’elle retrouvera plus tard dans Secret défense), elle tourne également avec Claude Sautet (Quelques jours avec moi), Jacques Doillon, André Techiné et Patrice Leconte.

Le Prix d’interprétation qu’elle reçoit à Venise en 1995 pour sa stupéfiante composition de domestique analphabète dans La Cérémonie de Claude Chabrol (avec qui elle tournera aussi Au coeur du mensonge) est un nouveau témoignage de reconnaissance de la profession, mais Sandrine Bonnaire est toujours perçue par le grand public comme une égérie du cinéma d’auteur.

Elle s’oriente donc à la fin des années 1990 vers un cinéma plus accessible, avec la fresque Est-Ouest (1999), le mélo C’est la vie et Mademoiselle, la pétillante comédie de Philippe Lioret (qu’elle retrouvera sur L’Equipier) qui permet aux spectateurs de découvrir son lumineux sourire.

A la même période, son personnage de chirurgien dans la série à succès Une femme en blanc conforte sa popularité. Star en tandem avec Fabrice Luchini (Confidences trop intimes, 2004), Vincent Lindon (Je crois que je l’aime, 2006) ou Catherine Frot (L’Empreinte de l’ange, 2008), elle continue pourtant de tourner dans des oeuvres moins évidentes (Un coeur simple d’après Flaubert).

En 2007, la comédienne crée la surprise en passant derrière la caméra avec Elle s’appelle Sabine, un documentaire consacré à sa soeur autiste, chaleureusement accueilli lors de sa présentation à Cannes dans le cadre de la Quinzaine des Réalisateurs. Loin d’avoir abandonné sa carrière d’actrice, elle incarne en 2009 une joueuse d’échecs passionnée, dans Joueuse de Caroline Bottaro aux côtés de l’acteur américain Kevin Kline.

J’enrage de son absence est son deuxième long-métrage en tant que réalisatrice.