La Vallée de l’Issa

Tadeusz Konwicki

Pologne — 35mm — couleurs — 1h50 — 1982 — vostf

Titre original Dolina issy Scénario Tadeusz Konwicki, d’après le roman de Czeslaw Milosz Image Jerzy Lukaszewicz Musique Zygmunt Konieczny Décors Andrzej Borecki Montage Krzystina Rutkowska Son Nikodem Woik-Laniewski Production Unité de production Perspektywa Interprétation

Anna Dymna, Krzysztof Gosztyta, Jerzy Kamas, Jerzy Kryszak, Maria Pakulnis, Danuta Szaflarska, Edward Dziewofiski, Maciej Mazurkiewicz, Marta Lipinska, Ewa Winiewska, Jôzef Duriasz, Marek Walczewski

Le début des années 1920 de notre siècle, dans une province d’Europe orientale, loin des grandes métropoles, dans des forêts vierges et au bord de lacs mystérieux. C’est de là que depuis des dizaines d’années se rendent à l’Ouest les pauvres gens privés de pain ou de liberté. Cette terre est la patrie des poètes contemporains. C’est là que sont nés Mickiewicz, Samuel Goldwyn, Marc Chagall et Czesiaw Milosz. Le jeune Tomasz, garçon d’un manoir polonais, fait son entrée dans le monde compliqué des adultes vivant dans la vallée de l’Issa qui joue, elle, le rôle de la rivière Niewiaz, connue dans de nombreuses pages de la littérature polonaise. Tomasz est témoin des conflits immémoriaux entre les habitants de la vallée et s’aperçoit des nouveaux problèmes, sociaux et nationaux, qu’apporte avec lui le siècle nouveau. Cette terre légendaire de forêts sans fin, de rivières enchantées, cette dernière réserve de bien-être et d’harmonie entre les peuples commence à être secouée par les mouvements tectoniques des grands bouleversements historiques. Ce monde sur l’Issa (ou Niewiaz), ce monde de l’ordre établi, de traditions anciennes, d’us et coutumes immémoriaux et de rigueurs morales régnant ici depuis des siècles, ce monde, enfin, façonné dans les frontières de l’ancienne Pologne, ce monde anachronique donc s’en va dans le néant, et Tomasz, à la limite de l’enfance et de la jeunesse, souhaite la bienvenue à ce monde extraordinaire, splendide, rempli de Dieu, mais, en même temps, il lui dit adieu à jamais. Les eaux aux noyées, les forêts de chênes ombragées où les vieilles idoles excommuniées de Lituanie se sont cachées, le péché mortel et la subite sainteté humaine, les espoirs voilés et les tourments d’une mort affreuse, les nuits suffocantes de pressentiments et les jours de désespérance. C’est tout cela qu’emportera avec lui Tomasz lorsqu’il grandira, lorsque le mauvais destin le bannira de chez lui, lorsqu’il entrera dans le cercle de la culture universelle. La Vallée de l’Issa, d’après le roman de Czeslaw Milosz, n’est pas une tentative d’esquisse de la biographie du grand poète. Le film est plutôt un souvenir nostalgique de cette curieuse contrée où vinrent toujours au monde d’étranges poètes qui, un beau jour, partaient pour d’autres pays de l’univers. De cet univers qui, antan, fut immense et presque infini et maintenant n’est plus qu’un petit globe, à demi-mort de crainte et d’angoisse, qu’on appelle Terre.