Jusqu’il y a peu de temps, à Martano, dans la région des Pouilles du sud de l’Italie, la veille funéraire se faisait à domicile pour les femmes – auxquelles il était défendu d’assister à l’enterrement – en présence de pleureuses professionnelles. Consacré aux rites mortuaires, ce documentaire pose un regard sur la féminité dans ses dimensions expressive et émotive.
« À partir d’extraits de poèmes populaires et de chants ancestraux, [le texte] exhale toute la tragédie [de la perte d’un enfant] et le groupe des femmes lui donne voix. La mise en scène très élaborée de Mangini magnifie les visages de ces vieilles femmes en proie à la transe pour transcender la douleur, une manière “d’envisager” un deuil encore impossible. Les hommes eux, tout autant affectés et abattus, se tiennent au silence de l’émotion et conduiront plus tard le cortège religieux, un autre rituel de répartition des rôles. »
Pascal Paulat & Christophe Postic, on-tenk.fr