Sylvester Groth, Fred Düren, Klaus Piontek, Matthias Günther, Horst Hiener, Günter Junghans, Hans-Uwe Bauer, Alexander von Heteren
Un garçon en uniforme allemand est assis à califourchon sur le haut d’un mur en ruines, à douze mètres du sol. Il a emporté là-haut une pince-monseigneur et une corde, pour redescendre. Il est chargé de démolir la ruine. Il pourrait tomber ainsi. Autour de lui, la ville de Varsovie détruite, au cours de l’hiver 1945. Il est un des signes particuliers et durs de cette époque où la mort d’un être humain résout plus de problèmes qu’elle n’en cause. Personne ne connaît le garçon, là-haut. Il y a quelques mois, une Polonaise l’a vu sur le quai d’une gare, parmi des centaines de prisonniers allemands, l’a montré du doigt et a dit quelque chose en polonais. Le garçon ne sait pas un traître mot de polonais. Il n’a pas été soldat longtemps, à peine venu et déjà pris. « Comment t’appelles-tu ? », demande le lieutenant polonais. « Mark Niebuhr », dit le garçon. « Comment le saurais-je ? », dit encore le lieutenant. À la fin, les Polonais finiront par trouver que ce garçon n’est pas l’Allemand qu’on recherche. Le film relate les huit mois de détention préventive, lorsque Mark Niebuhr est considéré comme assassin, dans une prison polonaise.
« Le premier intérêt, puis l’intérêt permanent que j’ai porté à ce scénario, à cette histoire, n’a rien à voir avec la guerre ou l’après-guerre. C’est l’histoire d’un garçon de dix-neuf ans enfoncé dans la crise de sa vie. On ne peut choisir l’époque à laquelle on est né. Ce qui m’a ému dans la destinée de Mark Niebuhr c’est que quelqu’un qui était innocent finit par être quand même impliqué, engagé dans des entreprises dont il ne peut saisir la portée. »
Le réalisateur Frank Beyer