Tourné entièrement au téléphone portable, La Paura dévoile des images captées « sauvagement ». Au fil des séquences de ce film au grain caractéristique de ces caméras miniatures, une poésie incisive prend forme. Oscillant entre gravité et anecdotique, la société du spectacle est disséquée sans ménagement. Comme avec les visages humains, saisis de près, le monde exposé ne souffre d’aucun embellissement, ni d’aucun artifice. Car la matière première du film est bien la vérité, la réalité portable et démontrable.
« Avec mon téléphone, j’ai découvert une véritable poétique de l’image. Il est tellement léger qu’il me permet de danser avec la caméra. Cette petite caméra ne crée pas de gêne chez la personne que tu filmes. Un nouveau néoréalisme s’invente avec cette manière de filmer. Rien à voir avec une expérimentation cinématographique. Juste un nouveau moyen de trouver une vérité. »
Pippo Delbono, Le Monde, 26 juin 2013