Corinne Marchand, Antoine Bourseiller, Dorothée Blanck, Michel Legrand
Cléo attend les résultats d’une analyse médicale. Elle redoute d’être atteinte d’un cancer. Les visites de ses amis, peu compatissants, et de son amant, distraitement tendre, ne la consolent guère. En proie à une angoisse grandissante, elle erre dans les rues de Paris et rencontre Antoine, un soldat en permission.
« Dans Cléo de 5 à 7, Agnès Varda filme d’abord un compte à rebours et explore la dictature banale et fantastique des minutes, en surimpression ou bien sur les horloges, les montres, dehors et dedans, partout où passe Cléo. Et, miracle, la rigueur du style, la contrainte du chronomètre et la possibilité du pire libèrent le personnage : on croirait assister à l’invention de l’héroïne moderne. La jolie chanteuse yéyé (métier de Cléo) égocentrée et narcissique des premières scènes cède peu à peu la place à une autre femme, non plus objet mais sujet, qui regarde, qui écoute, qui se laisse enfin atteindre par les autres. C’est l’histoire inoubliable d’une transfiguration. »
Louis Guichard, Télérama, 16 avril 2016