Le Chemin de fer

Yavuz Özkan

Turquie — 35mm — couleurs — 1h35 — 1979

Titre original Demir yol Scénario Yavuz Özkan, Mahmut Tali Öngören Production Tan Film (Istanbul) Interprétation

Tarik Akan, Fikret Hakan, Sevda Aktolga, Neslihan Danisman, Guler Okten

Une grève est déclenchée dans les chemins de fer. Comme dans pas mal de pays sous-développés, ce sont les transports routiers appartenant au secteur privé qui sont favorisés au détriment du réseau ferroviaire. Les représentants de la firme multinationale avertissent les hommes d’affaires : il faudrait tenir compte du nombre d’ouvriers mobilisés par cette grève, et riposter en fonction de son étendue. Dans cette optique, avant même que la grève ne démarre, la grande presse entame une vaste campagne de dénigrement qui impute aux revendications des ouvriers et à la vague des grèves la responsabilité exclusive de la crise économique. Les organisateurs de la grève en sont conscients, toutefois ce n’est pas le seul problème qui les préoccupe. La présence d’un syndicat jaune en rapport étroit avec la direction de l’entreprise hante les dirigeants syndicaux. Par ailleurs, des groupuscules gauchistes influents parmi les jeunes prêchent la lutte armée. La grève débute donc dans une situation étriquée. Le syndicat jaune appuyé par les forces de l’ordre s’efforce de briser le mouvement alors que le gauchisme estudiantin se met à le dénoncer comme un enlisement dans l’économie et l’ouvriérisme. Bulent le frère de Hasan, l’un des porte-paroles des grévistes, fait partie de ces derniers. Celui-ci, accompagné par deux de ses amis, attaque un camion d’approvisionnement d’un supermarché et pendant qu’il distribue les vivres dans un bidonville, se fait surprendre par la police. C’est l’escarmouche. Bulent se réfugie chez deux sœurs : l’une d’elles donne des cours d’anglais privés dans les beaux quartiers, l’autre poursuit ses études à l’université. La première, attirée par le statut des gens qu’elle fréquente, est devenue la maîtresse du père de l’un de ses élèves. Elle s’oppose à l’activisme de gauche. Celle qui est étudiante est, par contre, sympathisante. Bulent, traqué, ne sait plus comment s’en sortir. Lui et ses amis sont inorganisés. Il se voit obligé de recourir à l’aide de son frère Hasan. C’est un dilemme pour Hasan. En butte contre les provocations des Jaunes et de la police, harcelé par la surenchère gauchiste, il est contraint cette fois de prendre soin de son frère poursuivi. Il le sort de son refuge et le cache ailleurs. Mais la police trouve la filière, fait une descente et lors de l’échaufourée, Bulent meurt, touché par une balle. Cette nouvelle provoque l’indignation des grévistes. La seconde des deux sœurs qui avait hébergé Bulent rejoint les gauchistes et se fait arrêter au cours d’une manifestation devant le lieu de la grève. L’autre fille, pour obtenir la libération de sa sœur, demande le concours de son amant. Elle essuie un refus. Seule, désespérée, elle va voir Hasan. La solidarité qu’elle retrouve chez les grévistes la bouleverse et l’attire. La grève approche du dénouement. Des explosions secouent la gare, l’incendie envahit les établissements ferroviaires. La direction de l’entreprise accuse les communistes. Les responsables de la grève se font arrêter. Le choc produit une démobilisation. Mais un sursaut ne tarde pas à se faire sentir. Des nouveaux responsables émergent de l’ensemble et le mouvement reprend plus fort encore que par le passé.