Réalisé en 1953, le court métrage Mouramani de Mamadou Touré est une œuvre légendaire : il s’agirait du premier film du cinéma guinéen. Voyageant à travers le pays, parfois à dos d’âne, parfois pieds nus, Thierno Souleymane Diallo part à la rencontre des gens qui peuvent le renseigner sur les conditions de production du film et la disparition de ses copies, finissant par exhumer l’histoire méconnue du cinéma en Guinée et de son rôle de pionnier sur le continent africain.
« Quelle odeur a la pellicule brûlée ? Les vieilles caméras ont-elles été transformées en marmite ? Là où Thierno Souleymane Diallo se rend, tout semble avoir été détruit ou bradé. « Nous n’avons pas de culture des archives », indique un protagoniste au cinéaste […]. Le réalisateur filme cette absence de considération pour la mémoire, mais il examine aussi les souvenirs qui restent. […] Et Thierno Souleymane Diallo, en creux, d’explorer cette émouvante question : les films sont-ils nos mythes communs ? »
Nicolas Bardot, lepolyester.fr, 21 mars 2023