Il ne fait pas toujours bon vieillir au cinéma surtout quand on est actrice : le septième art a souvent contribué aux stéréotypes associés au grand âge, à travers des récits souvent centrés sur le déclin physique et cognitif (Amour, Boulevard du crépuscule) et des mises en scène volontiers outrancières du corps féminin vieillissant (Shining, Qu’est-il arrivé à Baby Jane ?). Cette programmation, associée au projet de recherche européen AGE-C, se propose de revenir sur trois films explorant de manière peu conventionnelle différents aspects du vieillissement au féminin. La formidable comédie d’Hal Ashby, Harold et Maude (1971), renverse l’équivalence attendue entre jeunesse et vitalité, en mettant en scène une vieille dame iconoclaste (inoubliable Ruth Gordon) qui éveille à la vie un jeune homme amorphe et timoré (Bud Cort). Le Jour des rois (1991), œuvre subtile et touchante de Marie- Claude Treilhou (Simone Barbès ou la Vertu), propose la chronique douce-amère d’une journée ordinaire de la vie de trois sœurs que tout sépare, interprétées par trois légendes du cinéma classique français : Danielle Darrieux, Micheline Presle et Paulette Dubost. La famille est également au cœur du méconnu Pauline et Paulette (2001) du cinéaste flamand Lieven Debrauwer, qui dresse un portrait inattendu et poétique du handicap à l’âge de la retraite. Trois films pour autant de regards atypiques et drôles sur le vieillissement.

Raphaëlle Moine, Alexandre Moussa et Adrien Valgalier du projet européen AGE-C

En partenariat avec le projet européen AGE-C (Ageing and Gender in European Cinema) financé par la fondation Volkswagen