Restauration de Napoléon vu par Abel Gance

« Comme tout le monde, j’avais le souvenir d’un monument, massif et destiné d’abord à impressionner, le côté « cathédrale de lumière » et effets de sidération à outrance, c’est-à-dire le versant de l’art cinématographique le plus contestable et ennuyeux, à la longue et à mon goût.

S’il accumule les « morceaux de bravoure », pour reprendre l’expression chérie par Georges Sadoul dans son Dictionnaire des films, et si la séquence dite de la « double tempête » est vraiment admirable d’audace et de maîtrise, le film ne saurait être réduit à son goût assumé du coup d’éclat et de la métaphore la plus enlevée. Une fresque épique, certes, puissante, et qui brasse large, d’une folle inventivité, mais qui prend aussi le risque de l’intime. »

Frédéric Bonnaud, directeur de la Cinémathèque française