Claude Autant-Lara

Cinéaste, France

Claude Autant-Lara né Claude Autant le 5 août 1901 à Luzarches (Val-d’Oise) et mort le 5 février 2000 à Antibes (Alpes-Maritimes) à l’âge de 98 ans, est un réalisateur français de cinéma. Il fit de la politique à la fin de sa vie. Après le succès populaire de Sylvie et le fantôme, toujours avec Odette Joyeux, en 1945, il met en scène Micheline Presle et Gérard Philipe dans Le Diable au corps, tiré du roman de Raymond Radiguet, en 1947. Le film, qui retrace l’histoire passionnée de deux jeunes amants partagés entre leur fougue et leur peur de s’engager, provoque de vives réactions dans la presse et dans le public. Il permet à Autant-Lara de confirmer sa réputation de réalisateur aussi original qu’imprévisible. Anticonformiste et provocateur, il affirme « Si un film n’a pas de venin, il ne vaut rien. »

En 1949, il adapte à l’écran la pièce de Feydeau, Occupe-toi d’Amélie, qu’il considérera comme son film préféré. Puis il enchaîne les comédies sombres et les aventures douces-amères comme L’Auberge rouge (Fernandel) en 1951, La Traversée de Paris (Jean Gabin, Bourvil et Louis de Funès) et La Jument Verte (Bourvil), inspirés de Marcel Aymé, En cas de malheur (Jean Gabin et Brigitte Bardot) en 1958, d’après Simenon.

Son adaptation du roman de Stendhal, Le Rouge et le Noir, en 1954, lui vaut le déchaînement des tenants de la Nouvelle Vague, qui lui reprochent d’incarner un cinéma dépassé. Dans un article publié dans Les Cahiers du cinéma, le jeune critique François Truffaut s’en prend à ce symbole d’« une certaine tendance du cinéma français » dont les conceptions artistiques relèvent selon lui d’un autre âge. En réaction, Autant-Lara critiquera invariablement l’ensemble du mouvement de la Nouvelle Vague. Il tournera encore une quinzaine de films avant de cesser ses activités de réalisateur dans les années 1970.

Il publie alors plusieurs livres de souvenirs, des recueils de discours et des pamphlets comme Télé-Mafia, Les fourgons du malheur ou Le Coq et le Rat. Ses mémoires, intitulés La rage dans le cœur et publiés en 1984, témoignent de son amertume.