Le Festival La Rochelle Cinéma remercie l’Auberge de Jeunesse Internationale de Rivière-du-Loup et le Festival Vues dans la tête de… pour la participation de :

Anthony COVENEY

Anthony Coveney, réalisateur québécois, s’est fait connaître par la réalisation de vidéoclips pour des artistes de renom au Québec et de courts métrages primés à l’international tels que Fuck les gars, Uzemi ou encore Qui part à la chasse. En 2019, il a été lauréat de la bourse de l’Académie pour la relève et membre du jury au Festival international du film francophone de Namur.

Pour le petit écran, il a réalisé la websérie musico-culinaire Plaisir coupant pour Noovo ainsi que les capsules Au Canada pour Unis TV. Il a également collaboré avec Béatrice Martin, alias Cœur de Pirate, pour le vidéoclip Tu peux crever là-bas ainsi que pour l’émission de rénovation Les douze travaux de Béatrice. Depuis, il partage une relation étroite avec plusieurs artistes de son label Bravo Musique.

Récemment, Anthony Coveney a travaillé à la réalisation et à la scénarisation de la série intitulée La Terre appelle Mathilde, sélectionnée cette année au Festival Canneseries.


Filmographie


Son texte

Critique de Comme le feu de Philippe Lesage, écrite dans le cadre du Concours de la jeune critique Europe Québec

«Le feu c’est beau, mais ça brûle.»

Comme disait Tchekhov, «Si une carabine est accrochée au mur dans le premier acte, elle doit être utilisée avant la fin de la pièce.» Dans Comme le feu, Philippe Lesage semble prendre cette maxime à cœur, tissant une toile complexe où chaque élément, chaque regard, chaque silence est installé, mais sans finalement trouver sa résolution dans le brasier final.

Le film suit Jeff, un adolescent de 17 ans, invité par la famille de son ami Max à séjourner dans le chalet isolé d’un réalisateur qu’il admire profondément. Pendant ce séjour, ce qui semblait être des vacances idylliques se transforme rapidement en une exploration des tensions profondes et des jeux de pouvoir entre les adultes présents.

Philippe Lesage, avec sa caméra sensible et son scénario finement ciselé, nous plonge dans des retrouvailles enfiévrées, où la complicité et la dichotomie entre les personnages créent une tension palpable. Les relations se déploient avec une authenticité déconcertante, révélant des êtres magnifiquement développés, tour à tour vulnérables et puissants, reflétant la complexité de la nature humaine.

Cependant, cette richesse narrative soulève une question délicate : est-ce que le film tend trop de perches sans les saisir pleinement ? Le retour à l’état sauvage, cette immersion dans la nature brutale et les bêtes qui sommeillent en nous, semble parfois être esquissé sans être réellement exploré. Le potentiel de cette thématique, si fascinante et profonde, paraît effleurer ce qui nous est promis.

Le réalisateur nous plonge dans un monde où chaque détail a un poids, chaque interaction une répercussion, et chaque personnage une profondeur qui nous happe. Mais cette beauté cinématographique, aussi captivante soit-elle, cache des cendres amères, laissant une sensation d’inachevé, comme si le véritable incendie n’avait jamais vraiment pris. Ainsi, malgré une mise en scène minutieuse et envoûtante, l’incandescence espérée s’achève sur une note de désillusion, rappelant que parfois, même les feux les plus prometteurs ne laissent que des cendres.