Kasuo Hasegawa, Fujiko Yamamoto, Ayako Wakao, Raizo Ichikawa, Shintaro Katsu
Dans le domaine de la perversité sexuelle et des ambivalences troubles, Ichikawa n’a pas son pareil : témoin ce film où l’on voit un oyama (acteur jouant les rôles de femmes au théâtre) mettre à exécution les ennemis de sa famille, responsables de la pendaison de sa mère. Ichikawa donne libre cours à sa fantaisie plastique et structurale : emploi abstrait des couleurs, stylisation judicieuse des intermèdes comiques sortis directement du kabuki et où intervient une musique de jazz très ironique, ambiguïté des personnages à multiples facettes, extrême beauté des décors. C’est une étrange bande dessinée fantastique, à mi-chemin entre le réalisme cru et le légendaire rituel.