Un document tourné pour la télévision française (ORTF), la toute première expérience du réalisateur Roberto Rossellini en 1956. La mise en scène de trois « psychodrames » organisée par le professeur Jacob Moreno avec son assistante Anne Ancelin Schützenberger donne à Rossellini l’occasion de réfléchir à une technique d’interprétation qui pourrait lui convenir, ainsi qu’au potentiel de la télévision comme outil didactique. Autour d’un thème général lancé par Moreno pour déclencher le psychodrame, qui ne pouvait qu’interpeller le cinéaste : « Il faut s’engager en politique. »
« Roberto Rossellini ne se contente pas de faire des films de cinéma qui adoptent les dispositifs du direct à la télévision, il accepte de travailler pour la télévision, manifestant, par les documents qu’il y fournit, toute la valeur qu’il accorde à l’instrument. […] Selon Jacques Rivette, “les films de Rossellini sont […] soumis à cette esthétique du direct, avec ce que cela comporte de gageure, de tension, de hasard et de providence”. […] Roberto Rossellini traite son film comme une émission de télévision en direct, provoquant la même attente inquiète, le même sentiment de faire de nous des guetteurs passionnés, à l’affût de l’intimité la plus profonde. “Des films de voyeur – ou de voyant”, dit Jacques Rivette. »
Extrait de La Télévision dans la République – Les années 1950, 1999