Téhéran, 1978. Marjane suit avec exaltation les évènements qui vont provoquer la chute du régime du shah. Avec l’instauration de la République islamique, elle se rêve en révolutionnaire. Mais, dans un contexte politique de plus en plus pénible, ses positions rebelles deviennent problématiques. Ses parents décident alors de l’envoyer en Autriche. À Vienne, Marjane vit, à quatorze ans, sa deuxième révolution…
« L’originalité et l’intérêt de Persepolis tiennent d’abord à son triple statut. Animation papier à l’ancienne. Adaptation d’un roman graphique. Autobiographie aux marges de l’autofiction, dont les artisans, Marjane Satrapi, auteur et personnage central de l’œuvre-source, ou Vincent Paronnaud, lui-même bédéiste sous le nom de Winshluss et réalisateur, se posent paradoxalement tous deux en géniteurs. Si la parenté des deux univers graphiques ne fait pas mystère, c’est la complémentarité des nuances stylistiques qui assure la réussite du film. L’Iran et Marjane dérivent l’une et l’autre, se séparent sans cesser de se retrouver. Émouvant militantisme, que cette humble politique de corps animés. »
Thierry Méranger, Cahiers du cinéma, juin 2007