Renée Falconetti, Eugène Silvain, Antonin Artaud, Maurice Schutz, Michel Simon, André Berley, Jean d’Yd, Louis Ravet
En 1431, Jeanne est conduite, enchaînée, au château de Rouen, devant un tribunal ecclésiastique au service de l’occupant anglais. Elle affronte les outrages avec une humilité désarmante. Jugée hérétique, elle est condamnée et brûlée vive, au milieu d’une foule déchaînée.
« Lors d’une journée qui résume toutes les phases de son procès, Jeanne oppose à ses juges le visage limpide et lumineux de l’innocence, de la détermination et de la foi. Elle répond aux questions. Mais elle est jugée d’avance. Dreyer nous mène au cœur d’une méditation. Il conserve le déroulement original du procès et, sans se soucier du décor, il s’intéresse aux visages, aux regards. Jusqu’au grain de la peau de son actrice, Falconetti, admirable incarnation de Jeanne. Mais ce recours obsessionnel au gros plan n’explique pas la magie. Il y a le mouvement, lent, musical. La blancheur de l’image. La durée des plans. Et leur harmonie. Il faut voir et revoir ce chef-d’œuvre en faisant le silence et le vide en soi. »
Gilbert Salachas, Télérama, 12 septembre 2009