L’Œuf du serpent

Ingmar Bergman

Allemagne — fiction — 1976 — 2 h — couleur — vostf

Titre original Das Schlangenei Scénario Ingmar Bergman Image Sven Nykvist Musique Rolf A. Wilhelm Montage Jutta Hering, Patra von Oelffen Production Rialto Film Preben Philipsen & Co Source Mary-X Distribution Interprétation

Liv Ullmann, David Carradine, Heinz Bennent, Gert Fröbe, James Whitmore, Charles Régnier, Glynn Turman, Edith Heerdegen

Dans l’Allemagne de 1923, l’antisémitisme, la misère et le chômage prennent de l’ampleur. Ancien artiste de cirque d’origine juive, Abel Rosenberg est interrogé par la police à propos du suicide de son frère. Très vite, il apprend que plusieurs de ses connaissances se sont étrangement suicidées d’une manière violente. Suspecté, Abel trouve de l’aide auprès de Manuela, l’épouse de son frère.

« L’Œuf du serpent, film totalement réactif, est une antifiction de gauche. L’enquête (policière), l’investigation, la volonté d’élucider le mystère n’ont pas pour moteur le goût de la vérité, le désir de dénonciation et de vision claire, mais la peur. Le peu bavard Abel Rosenberg (promu, du fait de sa quasi-mutité, au rôle d’embrayeur) ne veut pas la vérité (qu’il connaît depuis toujours) mais sa vérité qui est de voir l’immonde, face à face, au plus vite, et d’en soutenir le spectacle. Art poétique de Bergman : montrer n’a qu’un sens, qui est de conjurer la peur. »

Serge Daney, Cahiers du cinéma, février 1978