L’Empire des sens

Nagisa Oshima

France/Japon — fiction — 1975 — 1h43 — couleur — vostf

Titre original Ai no korîda Scénario Nagisa Ôshima Image Hideo Ito Musique Minoru Miki Montage Keiichi Uraoka Production Argos Films, Oshima Productions Source Tamasa Distribution Interprétation

Eiko Matsuda, Tatsuya Fuji, Aoi Nakajima, Hiroko Fuji, Meika Seri, Mariko Abe

Tokyo, 1936. Une jeune geisha partage une passion soudaine avec son patron. Leur relation charnelle devient sans limite, allant toujours plus loin dans la recherche du plaisir. Jusqu’à l’extrême.

« L’Empire des sens, le plus beau film pornographique du monde. On a évoqué l’influence de Sade et de Bataille dans L’Empire des sens. Mais, s’il est évident qu’Oshima connaît ces deux auteurs, c’est d’abord un cinéaste politique qui a beaucoup lu Marx. Son héroïne est corvéable à merci, tout juste sortie de la prostitution. Elle est la petite sœur des geishas de Mizoguchi. Par la seule force de son désir, elle réussit à inverser le rapport social en sa faveur et, au propre comme au figuré, à prendre le dessus sur son ancien exploiteur, imposant son plaisir. Retirés du monde, les deux amants n’ont plus le choix : il leur faut se suffire à eux-mêmes. Prisonniers de leur rêve autarcique, ils ne peuvent plus que s’entre-dévorer et utiliser leurs propres sécrétions comme dernier moyen de subsistance. Les scènes s’étirent de plus en plus à mesure que le rituel amoureux se ralentit à la recherche de l’orgasme ultime. »

Frédéric Bonnaud, Les Inrockuptibles, 30 novembre 1994