Les Ciné-tracts

France — noir et blanc & couleurs — 2 à 5 min — France — 1968 — Iskra

Durant ces deux mois, mai et juin, des centaines de ciné-tracts, instruments de liaison et de contre-information, ont été fabriqués et diffusés à travers la France. Cette production a été lancée par des éléments dynamiques des États généraux du cinéma, sur une idée de Chris Marker.
C’était un moyen simple de dépasser cette contradiction majeure de la grève générale : les travailleurs des labos s’étant mis en grève (appui au mouvement), on ne pouvait pas développer les films tournés par les cinéastes militants pour appuyer les grévistes et dénoncer la répression (faiblesse du mouvement). Une commission de dérogation à l’ordre de grève a été créée le 20 mai pour permettre la réalisation de films (non signés) sur les événements politiques. Mais la finition d’un film sonore avec piste optique demande un délai considérable et vu la précipitation des événements, il fallait agir (et réagir) très vite ; d’où la prolifération des films-tracts, muets, tournés sur une ou deux bobines de 30 m en 16mm noir et blanc, négative ou inversible, faits à partir de documents facilement manipulables, photos, textes, et montés directement à la prise de vues.
Des noms sont connus : Godard, Garrel, Gorin, Tanner (peut-être) etc., mais il faut les reconnaître ! Tous avait un objectif : – films faits en groupe – films simples et bon marché – films fabriqués rapidement – films à diffusion rapide.