La Chair et le diable

Clarence Brown

États-Unis — fiction — 1927 — 1h49 — 35mm — noir et blanc — intertitres anglais — vostf

Titre original The Flesh and the Devil Scénario Benjamin F. Glazer, Hans Kraly, d’après le roman de Herman Sudermann Image William Daniels Montage Lloyd Nosler Production MGM Source Photoplay Productions   Interprétation

Greta Garbo, John Gilbert, Lars HanSon, Max Mc Garmot, Barbara Kent, William Orlamond, George Fawcett, Eugenie Besserer

Leo et Ulrich, deux amis d’enfance devenus officiers, sont subjugués par la beauté de Félicitas, mariée au comte von Rhaden. Leo succombe le premier à son charme. Lors d’un duel, il tue le comte. Pour éviter tout scandale, il s’expatrie, laissant Félicitas sous la protection d’Ulrich qui ne tardera pas à l’épouser…

 

« Les langueurs et les insistances du regard, le corps entier de Garbo bien que sculptural se renverse et chute dans le ravissement de la danse, sa duplicité appelle la violence. Cela fait du film de Clarence Brown une œuvre “érotiquement correcte” mais moralement incorrecte. Aujourd’hui encore… »

Dominique Païni

« Après quelques films mineurs, Garbo s’est vu offrir le rôle de Felicita qu’elle a d’abord refusé, arguant face à Mayer, indigné, qu’elle en avait assez d’incarner des vamps. « Je trouvais ces rôles d’aguicheuses sans intérêt », se défendait-elle. Elle a fini par céder, et bien lui en a pris ! C’est grâce à ce film qu’elle a rencontré deux hommes qui allaient transformer sa vie : Clarence Brown, qui est devenu son réalisateur américain fétiche, avec qui elle a tourné sept films, et John Gilbert dont elle s’est éprise et qu’elle a failli épouser. Gilbert lui a transmis l’art de l’acteur américain et Brown a su faire émaner d’elle une intensité érotique latente. Selon lui, elle n’avait guère besoin d’être dirigée. L’amour qui l’unissait à Gilbert était si manifeste que l’équipe se retirait parfois discrètement pour les laisser seuls, ce qui a valu à La Chair et le Diable d’être qualifié du film le plus érotique de l’ère du muet. Clarence a dû tourner deux fins pour ce film. Un happy end tourné à contrecœur et une fin tragique qu’il tenait à tout prix à conserver. »

Kevin Brownlow