Gabriel Cosmin Urdes, Lukas Miko, Otto Grünmandl, Anne Bennent, Udo Samel, Branko Samarovski
En 1993, à la veille de Noël. Un étudiant de 19 ans tue, sans motif apparent, plusieurs personnes qui lui sont totalement étrangères. Qu’est-ce qui rapprochait les victimes et leur assassin ?
« Le film de Haneke nous laisse la langue pendante, avec une myriade de questions et aucune réponse. […] 71 Fragments aura du mal à entraîner un consensus autour de lui ; il s’adresse davantage à l’intelligence du spectateur qui met les choses en scène elle-même. Contre la logique du récit, et sa structure classique faite d’énigmes et de résolutions, Haneke livre une esthétique du fragment […]. En débarrassant ses personnages de tout affect, en jouant sur la durée des scènes, en captant la répétition machinale des rituels quotidiens à coups de plans-séquences cadrés avec une précision maniaque, Haneke enregistre la violence sournoise de notre monde postindustriel tout en refusant de juger ce qu’il montre : il préfère traiter le spectateur en adulte en le laissant seul face aux questions du film et face à sa propre conscience. »
Les Inrockuptibles, 30 novembre 1994