Nicolas Philibert

Cinéaste, France

Né à Nancy en 1951, Nicolas Philibert fait ses premières armes dans le cinéma à 19 ans avec René Allio en participant au tournage des Camisards, pendant ses vacances d’été. Une fois l’expérience passée il reprend ses études de philosophie à Grenoble. Deux ans plus tard, à Paris, Philibert retrouve Allio sur le tournage de Rude journée pour la reine, où il occupe les postes d’assistant décorateur et responsable des accessoires. L’année d’après il devient assistant-réalisateur sur Moi, Pierre Rivière, ayant égorgé ma mère, ma soeur et mon frère, une expérience qui marquera sa carrière durablement.

Il confirme sa vocation artistique dès ses 27 ans lorsqu’il co-réalise avec Gérard Mordillat le film La Voix de son maitre en 1978. Il sera d’ailleurs momentanément lié avec Gérard Mordillat, puisqu’il apparait lors de séquences clins d’oeil dans les premiers films du réalisateur, comme par exemple dans Vive la sociale (1983) ou Fucking Fernand (1987). Mais c’est la réalisation qui attire définitivement Nicolas Philibert, plus particulièrement la réalisation de documentaires. Son premier long métrage documentaire, La Ville Louvre, date de 1990 et retrace l’activité nocturne du célèbre musée. Le Pays des sourds en 1992 décrit la culture et le quotidien des personnes atteints de surdité totale.

Nicolas Philibert est marqué par le désir d’apporter un autre regard sur les éléments contemporains de notre société. En 2002, il signe le documentaire Etre et avoir, en plongeant sa caméra dans une classe communale unique. Le film remporte un immense succès (environ 1,8 millions d’entrées) et gagne le prix Louis Delluc, en plus d’être présenté en compétition à Cannes. En 2004, la prestigieuse Fémis (Ecole normale supérieure des métiers de l’image et du son) l’invite à donner une conférence, où il choisit de présenter l’oeuvre de René Allio. Abasourdi par la méconnaissance de son audience vis-à-vis de cet auteur, il décide de repartir sur les lieux du tournage de Moi, Pierre Rivière pour tourner le documentaire Retour en Normandie.

En 2009, Nicolas Philibert réalise un documentaire à propos de l’orang-outan éponyme, Nénette, dont le comportement marque le réalisateur lors d’une de ses visites à la ménagerie du Jardin des Plantes.