Francis Mankiewicz

Cinéaste, Canada/Québec

Ses parents émigrent de Chine à Montréal quelques mois après la naissance de Mankiewicz. Il y fait toutes ses études, tout d’abord au Collège Stanislas, puis à l’Université de Montréal d’où il sort avec un diplôme de géologie en poche. Mais attiré par le cinéma, il part étudier deux ans à la London School of Film Technique avant de revenir au Québec pour devenir assistant du réalisateur Denis Héroux qui l’emploie pour son film semi-érotique, L’amour humain.

Son premier film, Le temps d’une chasse, dont il écrira aussi le scénario, raconte l’histoire de trois ouvriers de l’Est de Montréal qui partent à la chasse et où l’un d’entre eux fini par mourir accidentellement. Le film avait dans sa distribution trois acteurs de talents, Guy L’Écuyer, Marcel Sabourin et Pierre Dufresne et sera présenté à la Mostra de Venise en 1972. La même année, il remportera trois prix au Canadian Film Awards.

Entre 1973 et 1978, il signe une série de courts métrages destinés au petit écran et qui seront purement alimentaires avant qu’il ne tourne un second long métrage, une comédie adaptée d’une pièce de théâtre écrite par Louis Saïa et Louise Roy: Une amie d’enfance. Un film qui passe complètement inaperçu. Mais la même année, Réjean Ducharme le rencontre pour lui soumettre un scénario qu’il venait d’écrire. Ce sera Les bons débarras (1981). Un film racontant l’amour machiavélique qui pèse lourdement entre une jeune fille (Charlotte Laurier) et sa mère (Marie Tifo), prise aussi en étau avec un frère ayant des difficultés psychologiques (Germain Houde). Le film, qui remporte plus de 8 prix à la cérémonie des prix Genies (dont le meilleur film et la meilleure réalisation), assoie la popularité des acteurs et surtout, sera nommé meilleur film de l’histoire du cinéma québécois lorsque le journal La Presse effectuera un sondage en 2003. Ce film fera aussi le sujet d’un timbre qui sera émis par Postes Canada.

La collaboration ave Réjean Ducharme se poursuivra dans les années 80, puisque le tandem produira un nouveau film: Les beaux souvenirs qui sort en 1981. Un drame familial où un père en proie à une séparation douloureuse fini par pousser sa fille aînée au suicide. Le film sera accueilli très froidement par les critiques. Un temps approché pour adapter le roman Les fous de Bassan d’Anne Hébert au cinéma, Mankiewicz quitte le Québec pour Toronto en raison d’un litige avec l’ONF. Il y tournera un télé-film et un court métrage avant de revenir dans la Belle Province pour adapter le drame romantique de l’écrivain Jacques Savoie, Les portes tournantes qui sera présenté au Festival de Cannes en 1988.

Récompensé par un prix œcuménique, le film qui sort en salles l’été suivant, racontait l’histoire d’un peintre (Gabriel Arcand) qui apprenait à connaître l’histoire de sa mère pianiste (Monique Spaziani) au hasard de la découverte d’une vieille valise comportant les souvenirs de la vieille dame. Il tourna par la suite deux télé-films pour la télévision anglaise avant de s’éteindre, victime d’un cancer à l’âge de 49 ans. 

L’œuvre et la carrière de Francis Mankiewicz se verront soulignées par le gouvernement du Québec qui lui décernera à titre posthume le prix Albert-Tessier quelques mois après son décès.