Notre Histoire

Sophie Mirouze et Arnaud Dumatin (délégués généraux du Fema)

Notre histoire, c’est celle d’un festival pluridisciplinaire créé en avril1973 à LaRochelle. Les RIAC – Rencontres Internationales d’Art Contemporain – furent un événement d’avant-garde invitant des artistes du monde entier dans les domaines de la musique, de la danse, du théâtre et du cinéma. En 1985, seule la section consacrée au cinéma était maintenue. Ainsi est né le Festival Cinéma de LaRochelle, obstinément non compétitif, sans palmarès ni jurés ou demandes d’exclusivités, caractéristiques qui en font aujourd’hui un festival unique. À sa tête jusqu’en 2001, Jean-Loup Passek, fondateur du musée du Cinéma de Melgaço au Portugal, dont nous exposons cette année les affiches issues de sa riche collection sur le cinéma portugais. En 2002, le duo formé par Prune Engler et Sylvie Pras reprenait la direction et développait le Festival International du Film de LaRochelle pour lui donner plus d’ampleur. Enfin, en 2019, c’est une codirection paritaire, une des premières en France, qui reprenait le flambeau, poursuivait le développement du festival et de ses activités à l’année, tout en s’inscrivant dans une mémoire, car le Festival LaRochelle Cinéma (ainsi nommé depuis 2019 et retrouvant son appellation d’origine), c’est aussi une histoire de fidélité. À des cinéastes, citons Manoel de Oliveira ou Volker Schlöndorff, tous deux présents en 1975, que l’on retrouve cette année dans une large rétrospective du cinéma portugais pour le premier, et avec son nouveau film The Forest Maker pour le second. Ou encore Alain Cavalier, venu à LaRochelle dès 1979 pour un hommage, et qui nous accompagne très régulièrement, nous offrant souvent la primeur de sa nouvelle création, attendu cette année avec son tout nouveau film, L’Amitié, que nous recevons comme un cadeau. Ce mouvement, entre passé et présent, reste prégnant et fait la singularité du Fema (Festival LaRochelle Cinéma).

Notre histoire, c’est surtout celle d’une soif de cinéma, sous toutes ses formes, de tous les temps et de tous les continents. Du cinéma muet aux films d’aujourd’hui, des rétrospectives de cinéastes incontournables à des hommages rendus à de jeunes réalisateurs, d’une sélection de films restaurés à un florilège de longs métrages présentés en avantpremière, de la fiction au documentaire, du cinéma expérimental à l’animation, d’une leçon de musique à une leçon de montage…

Notre histoire, c’est aussi le titre d’un des 21 films programmés dans le cadre d’un grand hommage que nous consacrons à Alain Delon. Star, monstre sacré, il incarne à lui seul un âge d’or du cinéma français et européen des années 1960-1970. En le mettant à l’honneur de cette édition anniversaire du Fema, nous souhaitons célébrer les actrices et acteurs qui nous font tant rêver, aimer et pleurer: d’Audrey Hepburn à Brad Pitt, en passant par la comète Patrick Dewaere et toute une nouvelle génération, portée par la jeune et épatante Nadia Tereszkiewicz, mise en scène par Valeria Bruni-Tedeschi dans Les Amandiers. Avec ce nouveau film, en grande partie autobiographique, elle rend hommage aux jeunes comédiens de l’école de Nanterre dirigée par Patrice Chéreau. Vous les découvrirez dans un documentaire réalisé sur le film, Des Amandiers aux Amandiers, précieux témoignage sur la direction d’acteurs, l’apprentissage et la transmission.

Notre histoire, c’est enfin celle d’une grande fidélité avec le public, des spectateurs venus de toute la France, enchantés de voir ou revoir leurs films préférés sur grand écran, curieux de découvrir des cinématographies rarement diffusées, désireux de partager leur passion du cinéma.

Avec une rétrospective de l’œuvre de Pier Paolo Pasolini, des films inconnus en France de la Bulgare Binka Zhelyazkova, des intégrales de l’Anglaise Joanna Hogg et de l’Espagnol Jonás Trueba, ou encore un gros plan sur le nouveau cinéma ukrainien, nous espérons vivement que les cinéphiles seront au rendez-vous et que les producteurs et les distributeurs retrouveront des salles pleines pour des films qu’ils ont aimés et choisi de défendre.

Avec au programme 364 séances, quatre expositions, un colloque, un ciné-quizz, des ciné-concerts et de nombreuses rencontres, de La Coursive à la Médiathèque, de La Sirène à la chapelle des Dames blanches, de la tour de la Chaîne à la galerie Maubec – où une installation de 50 fauteuils rendra hommage aux salles de cinéma – le cinéma infusera dans toute la ville de LaRochelle à l’occasion de cette 50e édition.