Dans un village de montagne du Haut-Valais, un homme vient de perdre son épouse et reste seul avec ses deux enfants, Jean et Pierrette, âgés de dix et cinq ans. Rapidement, il se remarie avec une veuve du village, elle-même mère d’une petite Arlette. Averti tardivement et toujours sous le choc de la disparition de sa mère, Jean n’accepte pas l’autorité de sa belle-mère et voit sa fille Arlette comme une intruse.
« Ce qui frappe aujourd’hui encore dans Visages d’enfants, c’est la modernité d’un regard aigu, dénué de toute sensiblerie, sur l’enfance malheureuse. Feyder tranche radicalement sur la mode de l’époque, friande de comédies ou de mélodrames d’enfants. Il ose raconter une histoire plutôt sombre sans alibi littéraire, sans relief comique. Pour ce faire, il a un atout de (petite) taille : Jean Forest, véritable gamin de Montmartre, qui séduit par son naturel et sa sensibilité à fleur de peau. […] Film intimiste, Visages d’enfants est un des chefs-d’œuvre du cinéma touchant au monde de l’enfance. »
Lenny Borger, « Notes sur Visages d’enfants », Jacques Feyder, Hors-série n° 1895, 1998