La Vérité sur Bébé Donge

Henri Decoin

France — fiction — 1952 — 1h44 — noir et blanc

Scénario Maurice Aubergé, d’après le roman de Georges Simenon Image Léonce-Henri Burel Montage Annick Millet Musique Jean-Jacques Grunenwald Production UGC Source Gaumont Interprétation

Jean Gabin, Danielle Darrieux, Claude Genia, Jacques Castelot, Gabrielle Dorziat, Daniel Lecourtois, Juliette Faber

François Donge, un riche industriel amateur de femmes, fait la connaissance d’une jeune fille surnommée Bébé, qu’il épouse. Dix ans plus tard, empoisonné par sa femme, agonisant sur un lit d’hôpital, il revit le parcours de son couple et comprend comment cette jeune fille qui l’adorait a souffert de ses multiples liaisons et s’est meurtrie à son indifférence.

« C’est l’un des premiers films féministes à une époque où les femmes étaient censées s’épanouir à l’ombre de leur mari. Au gré de ses désillusions, Bébé devient une morte vive dont la silhouette, vêtue de noir, s’avance dans l’hôpital où gît son mari. Étrangère, désormais, au sort de cet homme qui a tout compris, mais trop tard. Decoin a noirci le roman, déjà sombre, de Georges Simenon, en excluant tout espoir et tout pardon. Géniale dans un double rôle (la jeune idéaliste et la femme rompue), Danielle Darrieux eut du mal — cela paraît incroyable aujourd’hui ! — à imposer Jean Gabin, dont la carrière connaissait alors une éclipse. Leur duo douloureux, presque sadomasochiste, est un régal. »

Pierre Murat, Télérama, 27 décembre 2014