Una ragazza senza cuore est, après le déjà fameux Io sono un autartico de Nanni Moretti, la seconde expérience de cinéma narratif en super-8, un cinéma qui n’a rien à envier à d’autres formats. Le très jeune metteur en scène — Angelo Provera, 22 ans — adapte ici un des textes majeurs de la littérature italienne, L’Ennui d’Alberto Moravia. L’adaptation est conduite d’une façon très bressonnienne et le rationalisme froid n’est pas sans faire songer à Éric Rohmer. Le passage des années 1960 aux années 1970 fait que le sujet de Moravia perd ici ses implications bourgeoises, très typiques, d’une période historique, pour devenir une entité métaphysique, désormais absolue.
Une fille sans cœur
Angelo Provera
Italie — 1977 — 1h40 — Maud Film
Titre original Una ragazza senza cuore