Flavio Bucci, Francesca Muzio
Monsieur A. (superbement interprété par Flavio Bucci) travaille dans un centre d’ordinateurs. Obsédé par la loi des grands nombres, il l’applique scrupuleusement au jeu de la roulette comme à ses rapports avec son amie mannequin. Pour cet homme-machine qui érige le calcul des probabilités en système de vie, le jeu des chiffres et des géométries croisées débouche infailliblement sur le calcul de la trajectoire d’une balle de révolver. Cela aussi est parfaitement programmé. Se construisant comme « fiction » à la Borgès où la rationalité maximum porte nécessairement au comble de la folie et où les automatismes qui gèlent rapports et actes mènent tout droit à l’autodestruction, cet apologue muet et glacé peut être vu comme la version technologique (années 1970) de Dillinger est mort. Ici le cinéma définit ses contenus exclusivement par le contrôle des signes cinématographiques et la rigueur d’un langage totalement fonctionnel.