Le Triangle

Guenrikh Malian

Arménie — 16mm — noir et blanc — 1968

Scénario Agassi Aïvazian Photographie Serguei Israélian Production Studio Erevan Interprétation

Armen Djigarkhanian, Frounzé Mkrtchan, Sos Sarkissian, Pavel Arsenov, Zourab Lapéridzé

Début des années 1930, dans une petite ville d’Arménie qui a gardé dans les mœurs une simplicité patriarcale. C’est l’histoire de cinq forgeurs et d’un petit garçon, fils de l’un d’eux, que l’on suit dans leur travail à la forge (forge en forme de triangle, d’où le titre). Film simple, fait d’épisodes où se précise et se développe le thème de l’amitié qui lie ces hommes et qui les lie bien vite au spectateur. Nous ne savons pas si les forgeurs ont de la famille — sauf un, Mko, magnifique hercule joué par le réalisateur Pavel Arsenov et dont on nous montre les amours et le mariage —, ni ce qu’il advient d’eux lorsque, le soir, ils quittent le travail. C’est un film sur le travail, qui, sous un aspect idéalisant, nous montre au contraire quasi brutalement ses seuls aspects extérieurs, son comportement en quelque sorte ; c’est un hymne à la simplicité. Nostalgie, douceur et mélancolie. Et pourtant ce film n’est jamais sentimental ou sensiblard. D’abord parce qu’il manie sans cesse avec subtilité l’ironie et l’humour ; ensuite parce qu’il fait appel à la plus vraie des émotions.